vendredi 28 août 2015

Ma Chronique: Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur de Harper Lee

Lire Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur c’est comme regarder Forrest Gump, au départ ça paye pas de mine mais plus on avance et plus on comprend de façon fugace qu’on en train de découvrir un monument qui va nous marquer à jamais.

*Contexte* Scout et Jem sont les enfants de Atticus Finch, l’avocat de la ville reculée de Maycomb et nous sommes en 1930. On suit leur rencontre avec le neveu de la voisine, Dill, un enfant à l’imagination débordante. Pendant les vacances d’été l’ennui pointe son nez et les enfants décident de percer le "mystère Boo Radley". Ce dernier est le fils des voisins des Finch et il vit en reclus depuis des années ce qui excite la curiosité débordante de ces enfants dont le plus grand n’a que 10 ans. On suit leur retour à l’école, et leur vie pendant 2 ans, puis un jour les gens deviennent de plus en plus irrespectueux envers les enfants Finch sans que ces derniers comprennent pourquoi jusqu’à ce qu’ils découvrent que Atticus va défendre un homme noir accusé d’avoir violé une blanche. Alabama, Etat du Sud ex-esclavagiste (officiellement du moins car les mentalités sont restées les mêmes), 1930, cette attitude passe mal.

Je l’avoue je n’aurais pas lu ce livre de moi-même, je suis plus littérature anglaise et la 4ème de couverture n’est pas emballante je trouve, mais une amie m’en a fait cadeau pour mon anniversaire en m’assurant qu’il s’agissait d’une œuvre magistrale et je l’en remercie. (Mushu <3)

Soyons honnête je n’ai pas accroché au début, déjà j’ai cru que Scout était un garçon jusqu’à que je repère un accord féminin ^^. Et puis ça parle de généraux sudistes et autres trucs très américains mais après on se prend au jeu « Boo Radley » et surtout on découvre Atticus qui est le genre de personnage qui te colle une grosse claque.
Et puis, subtilement on quitte le « simple » roman d’enfance, l’enquête sur Boo, le désamour de Scout pour l’école et le système plus que particulier d’enseignement de l’époque. On se rend compte que les gens changent, et comme Scout est notre narratrice on partage son incompréhension.
Et c’est là que l’on sent que le roman prend son sens, son tournant, Atticus est commis d’office pour défendre Tom Robinson, un noir accusé d’avoir violé la fille d’un homme alcoolique qui se sert des chèques de l’aide sociale pour boire et non pour nourrir sa marmaille plus que nombreuse. 

Atticus est le genre de personnage que l’on ne croise pas dans chaque livre, le genre qui te chamboule et te fait réfléchir sur la vie. Bien que commis d’office il se jette corps et âme dans la défense de Tom car il est l’un des rares de la ville à penser que les noirs ne sont pas inférieurs aux blancs, bien au contraire il estime même que l’on doit juger les gens à l’aune de leur attitude envers les noirs. Ces derniers malgré l’abolition de l’esclavage sont toujours dans une attitude de soumission/respect vis-à-vis des blancs et du coup Atticus estime que le blanc qui ment à un noir est un minable. Il élève ses enfants dans le respect d’eux-mêmes, des autres, il les ouvre au monde, les respectent, il fait ce qu’il peut pour en faire des gens honnêtes et droits.

Scout est un personnage attachant, parfois énervant mais toujours honnête et curieux. Finalement son regard de petite fille perdue face au monde des adultes est finalement très perçant et elle met en lumière l'énormité du monde quelle voit.

Je n’ai pas grand-chose à dire de plus, c’est le genre de livre que l’on doit lire et vivre, dont on peut difficilement parler car il est une expérience que l’on doit vivre seule. Une expérience qui nous fait réfléchir sur notre attitude face aux autres, en particulier ceux qui sont universellement dénigrés : « Est-ce que je fais ce qu’il faut, à mon niveau, pour combattre l’injustice ? Mon attitude est-elle juste, voire tout simplement suffisante ?».

Qui peut le dire sans demander un temps de réflexion? 

2 commentaires:

  1. Juste parfait !! Tu as très bien résumé le livre ! C'est un livre qu'il faut lire et vivre. Atticus est l'un des meilleurs personnages que j'ai pu rencontrer !

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    1. Je suis très touchée et ravie que tu apprécie ce billet :) car c'est vraiment difficile de parler de ce livre.. j'ai eu plus de facilité avec mon dernier billet sur Persuasion ^^ alors si tu penses comme moi, que ce livre est une expérience, c'est qu'on l'a abordé de la bonne manière ;)
      Atticus est un exemple à suivre...

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